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des manuels indispensables. De pareils ouvrages, ordinairement volumineux, et faits avec exactitude sur un plan bien tracé, méritent à leurs auteurs l’estime et la reconnaissance du public, et ornent les bibliothèques des savans. Ce n’est malheureusement pas d’un livre pareil que nous allons rendre compte dans ce moment. Il s’agit au contraire d’un véritable vol littéraire, commis avec la plus grande impudence sur des auteurs presque contemporains, et dont les ouvrages se trouvent fréquemment en Russie, et même dans les principales bibliothèques de l’Europe.

On sait que la cour de Saint-Pétersbourg a le droit d’entretenir près du couvent grec à Péking, quelques ecclésiastiques et des élèves qui apprennent le chinois et le mandchou ; ces élèves servent, après leur retour, d’interprètes tant à la frontière chinoise, qu’au collége des affaires étrangères à Saint-Pétersbourg. Plusieurs de ces derniers ont enrichi la littérature russe par des ouvrages remarquables, traduits principalement du mandchou. On doit citer avec éloge les noms de Rossokhin et de Leontiew, sans parler des auteurs vivans, tels que M. Lipowtsow et l’archimandrite Hyacinthe, dont les écrits, pour le choix que les auteurs ont fait, et par leur utilité, surpassent de beaucoup ceux de leurs prédécesseurs. Le Code des lois de la Chine, dont nous devons une si belle traduction anglaise à sir G.-Th. Staunton, a été traduit en russe, en 1799, par Leontiew. Le même auteur nous a donné l’Histoire de la nation mandchoue, les Réglemens de la Dynastie actuellement