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régnante en Chine, un Abrégé de la Géographie de cet empire, la Relation de l’ambassade de Toulîclien au khan des Kalmuks du Wolga, l’Histoire des guerres de l’empereur Khang-hi contre les Dzoungar, et une foule d’autres ouvrages plus ou moins considérables. Ces livres, quoique faits avec peu de goût, mériteraient pourtant d’être plus connus qu’ils ne le sont en effet. Comme les exemplaires n’en sont pas très-rares en Russie, il paraît d’autant plus inconcevable que quelqu’un ait pu oser, à Moskou même, les piller avec l’audace la plus insolente, d’en forger un ouvrage nouveau, et de le publier sous son nom, sans citer une seule fois ceux des véritables auteurs.

Voici le fait :

M. Jean Orlow, conseiller de collége et chevalier, vient de mettre au jour deux volumes d’une Description géographique et historique de la Chine, qui est verbalement copiée des ouvrages de Leontiew, de Rossokhin et d’Agaphonow, et de la traduction russe de Du Halde. On peut assurer sans exagération qu’il n’y a pas vingt pages sur les neuf cents de l’ouvrage, qui soient la propriété de M. Orlow. Ce monsieur dit pourtant dans sa préface « qu’il a entrepris la publication de ce livre, parce qu’il n’existait avant lui aucune description originale de la Chine, écrite en russe, et que tout ce qu’on avait publié sur cet empire dans cette langue, était traduit du français et de l’allemand, et tiré de livres écrits par des personnes qui n’avaient jamais été en Chine.

Il ajoute : « J’ai cru être plus en état que tout