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si ignorant sur les choses les plus connues, qu’il croit (pag. 35) que la célèbre racine médicinale, nommée Jin seng, est celle qu’on appelle en Europe radix Chinæ ; la première est cependant un sium et l’autre un smilax. Pag. 42 et 43, en parlant des productions du règne animal en Chine, il prend les animaux fabuleux, tels que le khi lin et le dragon, pour des êtres qui existent véritablement. La page 165 ne donne pas un témoignage très-favorable des connaissances que l’auteur a acquises en fait de littérature chinoise ; il y dit : « Les Chinois ont un livre intitulé Dzy khou chou (lisez Tsu goei, c’est le vocabulaire le plus commun), qu’on pourrait appeler un dictionnaire, dans lequel sont recueillis tous les mots. S’il arrive que quelqu’un en composant a besoin d’un mot ou de la dénomination d’une chose, et qu’il ne sache avec quelle lettre il faut l’écrire, il la cherche dans ce livre, et la copie. » Tous ceux qui ont la plus légère teinture de littérature chinoise savent pourtant que le dictionnaire cité par M. Orlow, est justement d’un usage contraire, on s’en sert pour chercher un caractère dont on ignore la signification, et on l’y trouve expliqué. Comme M. Morrison, notre auteur ne connaît que deux religions en Chine, celle de Confucius et celle de Foe ou Bouddha ; il ignore donc l’existence de la secte des Tao szu, ou des docteurs de la raison, qui est pourtant une des plus répandues dans cet empire.

Klaproth.