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Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/15

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joie. Après avoir examiné les objets, il les remit entre les mains d’un valet de pied, qui alla les serrer ; puis, s adressant à Kao-khieou : « Vous jouez fort bien au ballon, lui dit-il, comment vous appelez-vous ?

— « Mon nom est Kao-khieou, répondit celui-ci, d’un ton timide et humble ; autrefois je jouais au ballon dans mes moments de loisir.

— « Bien, répliqua le prince, venez donc dans le cirque faire une partie avec moi ?

— « Un homme de ma classe ! s’écria Kao-khieou, s’inclinant profondément ; comment oserais-je faire une partie avec votre altesse impériale ? »

Le prince de Touan insista ; mais à chacune de ses instances Kao-khieou répondait par un salut et par ces mots : « Je n’oserai jamais. » A quatre ou cinq reprises, il sollicita du prince la permission de se retirer ; enfin, voyant que celui-ci persévérait obstinément dans sa fantaisie, Kao-khieou frappa la terre de son front, demanda mille fois excuse et se traîna à genoux dans le cirque.

La partie commença ; toutes les fois que Kao-khieou recevait le ballon, le prince jetait un cri d’enthousiasme. Kao-khieou développa comme à son ordinaire toute son adresse et toute son habileté. Les grâces de sa personne charmèrent le prince de Touan ; dès lors ils s’attachèrent l’un à l’autre par un lien qui devait durer éternellement. Le prince était dans un contentement inexprimable ; il garda Kao-khieou dans son palais, et le lendemain