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Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/54

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un mot, il a pris le chemin de la préfecture. En vérité, j’ignore la cause de tout ceci.

— « Ô le plus stupide des êtres ! s’écria Kin-lièn, la cause est-elle donc bien difficile à trouver ? Ce vaurien, tout honteux de lui-même, n’ose plus soutenir vos regards. Enfin, puisqu’il est parti, je m’oppose, pour ma part, à ce qu’il revienne dans notre maison.

— « Mais s’il va demeurer ailleurs, chacun parlera de nous.

— « Homme absurde, démon affamé ! s’il m’avait séduite, ne parlerait-on pas davantage ? Rappelez-le, si vous voulez ; quant à moi, je ne puis souffrir un pareil homme. Au surplus, donnez-moi un acte de divorce ; vous vivrez seul avec lui ? »

Le mari ne trouvait plus rien à répondre et Kin-lièn continuait à l’exciter contre Wou-song. « On dirait partout, répétait-elle, que nous sommes entretenus par votre frère, le major de la garde, tandis que c’est lui qui nous gruge. Remerciez le Ciel et la Terre de son départ. »

Sur ces entrefaites, Wou-song, accompagné d’un soldat de la préfecture, revint pour chercher ses valises et sortit de la maison tout aussitôt. Wou-ta courut après lui et se mit à crier : « Mon frère, mon frère, pourquoi nous quittez-vous ?

— « Ah ! cessez de m’interroger, répondit Wou-song ; si je parlais, je briserais l’écran que vous avez devant les yeux. Il vaut mieux que je me retire. »

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