Page:Journal asiatique, série 4, tome 7-8.djvu/293

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MARS 1846. 285 monument, où l’œil peut suivre au loin les contours sinueux de ces torrents , les lisières de verdure qu’ils dessinent sur la plaine ainde sont d’un effet merveil- leux dans le paysage. Dans ces pays où les chaleurs , presque tropicales , dessèchent le sol pendant huit mois de l’année , l’eau est une som^ce de richesse qui détermine toujours la place des habitations. Cette considération, jointe à la présence de ce monument, devait natiu’ellement me faire supposer qu’autrefois quelque grande cité avait dû exister dans cet endroit. Je me mis donc à examiner attentivement les localités. A dix minutes environ du pied de la montagne Chenduc se trouve un hameau nommé Maalthcâ^ ; il est exclusivement

  • Je (lois faire observer que le mot maalihaî signifie en chaldéen

ciHrée, issue. L’origine de la dénomination de ce village provient de ce que, cet endroit formant une espèce de défilé très-fréquenté pour se rendre à Mossoul , des différentes provinces kurdes situées dans la montagne, lorsqu’on a passé ce petit détroit à l’embouchure du- quel se trouve le village de Maalthaï, on entre dans le territoire de l’ancienne Ninive. Cette particularité a conGrmé une observation que j’avais déjà faite. La portion de la province de Mossoul située sur la rive gauche du Tigre , où se trouvait autrefois Ninive , se di- vise en deux parties bien distinctes, les montagnes occupées en grande partie par les Kurdes et la plaine comprise entre les mon- tagnes et le Tigre. Il n’y a que cette dernière qui soit considérée comme dépendant immédiatement de Mossoul ; et ce n’est que lors- qu’on quitte la montagne pour entrer dans la plaine , qui s’étend en général sur une largeur de quatre à cinq lieues, qu’on dit se trouver réellement sur le sol de Mossoul. De là la dénomination du village de Maalthaï. Ne serait-ce pas par hasard une tradition conservée des anciens temps et qui expliquerait les dimensions prodigieuses et qui paraissent actuellement invraisemblables attribuées à l’ancienne Ninive ? N’aurait-on pas confondu toute la plaine ou les dépen-