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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/35

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LA FIN DE L’EMPIRE DES CARMATHES.

marché d’al-Djar‘ā (Gerra), situé sur une colline, appartenait aux Banou Sa‘d, branche des Tamīm. Puisque les Tamīm avaient secondé l’Alide Çāhib az-Zendj et qu’ils nourrissaient un ancien ressentiment contre les Abdalqaïs (voir Tanbîh, p. 393, dans les poèmes du Chef des nègres), il est très probable qu’ils embrassèrent le parti d’Abou Sa‘īd et que Lahsa doit à ce fait l’honneur d’être devenu la résidence des Carmathes, au lieu de la capitale Hadjar.

Si j’avais connu, en 1888, les renseignements fournis par Masoudi, je me serais épargné la conjecture que j’ai avancée, pages 35 et 135 de mon Mémoire, à savoir qu’Abou Zakarīya, qu’on disait avoir prêché au Bahraïn la doctrine des Carmathes avant Abou Sa‘īd, en 281, serait identique au Zakarī qui, en 319, parut au milieu des Carmathes comme rejeton de la maison royale des Persans. En avançant ce fait, je m’appuyais sur Birouni qui a confondu les deux personnages. Mais ma conjecture était fausse. Abou Zakarīya se nommait Yahya ibn al-Mahdī aç-Çammāmī et il fut emprisonné et tué par Abou Sa‘īd. Quant à Zakarī, le jeune homme de vingt ans qui a été vénéré et obéi comme une incarnation de la divinité, Dhahabī, qui le nomme Abou’l Fadhl le Mage (al-Madjousī), donne sur lui des détails qu’il doit à un médecin nommé Hamdān qui l’avait vu lorsqu’il pratiquait son art à al-Katīf (autographe de Leide, ms. 1721, fol. 201 ).

Pour tout le reste, le commentaire ne nous donne