Ce Jâtaka 72, qui est le premier des « Jâtakas de l’Éléphant » dans le recueil pâli, est proche parent du dernier, le 514, dont nous nous proposons de faire une étude spéciale. Il pourrait presque en être considéré comme une variante : dans l’un comme dans l’autre, il s’agit d’un éléphant qui fait le sacrifice de ses défenses, et cela pour contenter un indigne, pour donner satisfaction à une passion coupable ; seulement les circonstances dans lesquelles se consomme ce sacrifice sont totalement différentes. Les autres Jâtakas résumés ci-dessus présentent avec le 514 des rapprochements de détail plus ou moins nombreux et frappants ; mais l’analogie qu’offre le 72e est particulièrement saisissante ; et un lien plus intime l’unit au 514 qui va maintenant nous occuper exclusivement.
Il existe, à ma connaissance, cinq versions bien distinctes du Chaddanta-Jâtaka : — deux versions pâlies ; — une version sanscrite ; — deux versions chinoises. — Je laisse de côté la « version » laocienne qui n’est qu’une traduction du Jâtaka 514. — Je compte donc cinq versions distinctes sur chacune desquelles je vais donner quelques indications.