Page:Journal de l’agriculture, du commerce et des finances - septembre 1765 - T2 - Part 1.djvu/55

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Il n’eſt plus dans le pur état de nature, ou de pure indépendance ; il n’eſt plus lui ſeul juge de ſon droit ; il eſt ſoumis au jugement d’autrui ; il n’eſt donc plus, diſent-ils, dans l’état de pure nature, ni par conſéquent dans la ſphere du droit naturel.

Mais ſi l’on fait attention à la futilité de cette idée abſtraite du droit naturel de tous à tout, il faudra, pour ſe conformer à l’ordre naturel même, réduire ce prétendu droit naturel général de l’homme aux choſes dont il peut jouir.

Dans ce point de vue, on appercevra que les raiſonnemens que l’on vient d’expoſer ne ſont que des ſophiſmes frivoles, ou un badinage de l’eſprit, fort déplacé dans l’examen d’une matiere ſi importante ; et on ſera bien convaincu que le droit naturel de chaque homme ſe réduit dans la réalité à une portion des choſes propres à la jouiſſance des