Page:Journal de l’agriculture, du commerce et des finances - septembre 1765 - T2 - Part 1.djvu/56

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hommes. Car le droit de tous à tout eſt ſemblable au droit de chaque hirondelle à tous les moucherons qui voltigent dans l’air, mais qui dans la réalité ſe borne à ceux qu’elle peut ſaiſir par ſon travail, ou ſes recherches ordonnées par le beſoin.

Dans l’état de pure nature, les choſes propres à la jouiſſance des hommes ſe réduiſent à celles que la nature produit ſpontanément, & chaque homme ne peut s’en procurer quelque portion que par ſon travail, c’eſt-à-dire, par ſes recherches. D’où il s’enſuit, 1o. que ſon droit à tout eſt une chimere ; 2o. que la portion de choſes dont il jouit dans l’état de pure nature s’obtient par le travail ; 3o. que ſon droit aux choſes propres à ſa jouiſſance doit être conſidéré dans l’ordre de la nature et dans l’ordre de la Juſtice ; 4o. que dans l’état de pure nature, les hommes preſſés de ſatisfaire à leurs