Page:Journal de physique théorique et appliquée, tome 9, année 1910.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
14
PERRIN

On a donc :

en appelant le volume connu qu’occupe à l’état liquide et à basse température la masse du centimètre cube du gaz considéré. Cette inégalité, combinée avec l’équation précédente, conduit à une valeur sûrement trop forte pour donc à des valeurs sûrement trop faibles pour et

On fait généralement le calcul pour l’oxygène (ce qui donne ) ; en le reprenant pour le mercure, dont les molécules peuvent réellement être sphériques, je trouve pour limite inférieure de une valeur plus élevée, et par conséquent plus avantageuse, savoir :

Quant au diamètre moléculaire, on trouve, pour tous les gaz considérés, qu’il est moins grand que le millionième de millimètre.

Mais il pourrait être colossalement plus petit, et nous ne commencerons à être satisfaits que si nous fixons une limite à cette petitesse. On y arrive en reprenant une idée de Clausius et Mossotti suivant laquelle le pouvoir diélectrique d’un gaz tient à ce que chaque molécule se polarise par déplacement de charges électriques intérieures. Développant cette hypothèse, nous écrirons que le volume vrai de molécules est supérieur au volume des sphères conductrices qui pourraient être mises à leur place sans modifier la constante diélectrique . Un calcul d’électrostatique impose à la valeur on peut donc écrire :

Appliquant au cas de l’argon, et tirant toujours de l’équation de Clausius, on obtient

Quant au diamètre moléculaire, on trouve, pour tous les gaz ainsi considérés, qu’il est plus grand que le dix-millionième de millimètre.

Voici donc les diverses grandeurs moléculaires emprisonnées entre deux limites, qui, en ce qui regarde le poids de chaque molécule, sont entre elles comme 45 et 200.