Page:Jules Bois - Visions de l'Inde.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
126
VISIONS DE L’INDE

fer, le général entassait ses trésors, qu’il associait à sa gloire posthume.

En compagnie du professeur de mathématiques, nous escaladons la tour centrale. Les magnifiques appartements sont devenus des classes et des dortoirs. Nous découvrons, selon le mode des grands monuments sépulcraux de l’Asie, une série de toits en terrasse qui se superposent. À chacun de ces étages, sur le dôme des pavillons ou sur les socles des balustrades, Martin fit se dresser des statues contournées et expressives. Des lions aux yeux formant lanternes, à la patte levée comme des chiens savants, alternent avec les dieux de notre mythologie occidentale, les personnages de la fable ou des légendes, les césars, les muses et encore ces figures idylliques que la mémoire reconnaissante d’un célibataire a pieusement enregistrées… Une demoiselle montre le ciel, une autre se détourne avec coquetterie. Un adolescent et une adolescente de l’époque s’enlacent pour mieux voir le paysage. Parmi des Apollons et des Minerves, le sculpteur a placé une de ces pauvres filles qui rôdent autour des restaurants de nuit parisiens en offrant des fleurs. Vers la cime, deux génies ailés s’embrassent sur la bouche… Un paratonnerre colossal broche sur le tout !

Le sommet a exactement la forme d’une couronne royale. « Il a servi à illuminer pour la prise