Page:Jules Vallès - L'Enfant.djvu/146

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cuir : quelques-uns ont une histoire qu’on raconte. — Il y a après le bout de la peau d’huissier.


Anyn !… Il faut partir.

Le bruit que font les étriers en se cognant au moment où l’on apporte les selles, le clic-clac des cuirs, le rongement du mors, j’ai encore cela dans l’oreille, avec le nom de Baptiste, le garçon d’écurie.

Je suis trop petit : on me plante et on raccourcit les courroies.

Encore, encore ! J’ai les jambes si courtes. M’y voilà ! On me met rênes en mains.

« Tu feras comme ceci, comme cela. As-tu monté quelquefois ?

— Non.

— Ça ne fait rien. As pas peur !  »

Tout le monde est à cheval. Nous sommes cinq en me comptant. On s’occupe à peine de moi. On me trouve assez grand, on me trouve assez au courant, pour me laisser seul. J’en suis si fier !


CHAUDEYROL


Je suis arrivé bien moulu et bien écorché, mais j’ai fait celui qui n’est pas fatigué.


Les premiers moments ont été tristes.


Le cimetière est près de l’église, et il n’y a pas d’enfants pour jouer avec moi ; il souffle un vent dur qui