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P R E L I M I N A I R E.

soient des injures, dont les défendeurs de la vérité ne doivent jamais se servir. Ils ont, pour favoriser la bonne cause, calomnié cruellement ce Prince ; ils ont confondu l’Empereur juste, sage, clément, généreux, rempli de valeur, [1] avec le Philosophe & le Théologien païen, qu’ils auroient dû réfuter simple-


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    σομεν; ἦ καλόν γε τοῦ Ῥωμαίων βασιλέως τὰς γνάθους ὁρᾷν ἀσχημονούσας, καὶ γέλωτα πολὺν παρεχούσας, οὐ τοῖς ἔξωθεν μόνον, ἀλλὰ καὶ αὐτοῖς οἷς ταῦτα ἀρέσκειν ὤετο τὴν Ἀθηνᾶν δὲ οὐκ ἤκουε τὴν ἑαυτοῦ θεὸν, ὅτι τοῖς αὐλοῖς κατηράσατο οἷς ἐνασχημονοῦσαν ἑαυτὴν κατεμάνθανεν, ἀντ᾿ ἐσόπτρου χρησαμένη τῷ ὕδατι. τὰς δὲ προπόσεις, καὶ φιλοτησίας ἃς δημοσίᾳ ταῖς πόρναις ἀντιπροὐπίνετο ἀποκλέπτων τὸ ἀσελγὲς μυστηρίου σχήματι, πῶς οὐ θαυμάζειέτις ; Jam sufflationes, & reflationes, quas admirandus ille vir doctrinæque nostræ sugillator, vetulis mulierculis in contrarium ostentabat, altaris ignem accendens, quo tandem orationis loco ponemus ? Præclarum enim profectò erat, Imperatoris Romani buccas indecorè tumentes cernere, risumque ingentem non externis tantum, sed his etiam quibus hac ratione placere se putabat, excitantes ; Minervam autem suam tibias execratam non audiebat postquam aquis speculi vice usa, eas dedecori sibi esse prospexit. Propinationes vero, & pocula, quibus meretrices palam publiceque poscebat vicissimque poscebatur, mysterii obtentu petulantes libidinem obuelans, quis non laude & admiratione prosequatur ? Gregor. Naz. Orat. 4. pag. 296. Julien étoit nécessairement obligé, en qualité de grand prêtre, de faire ces cérémonies, & il ne manquoit pas davantage à la dignité de souverain, en Suivant les usages établis dans Rome depuis Numa, qui avoit été lui-même grand Pontife ; que le Pape en officiant dans sa chapelle la semaine sainte au chant de vingt quatre eunuques, qui sont payés des deniers de l’Église, & entretenus pour chanter les prieres en musique, que des hommes parfaits pouvoient exécuter comme eux. Mais l’usage de ces Eunuques étant une fois établi, il a été légitimé par le tems ; & si un protestant vouloit en faire un crime à la Cour de Rome, il seroit traité de ridicule, par tous les gens sens&s de quelque religion qu'ils fussent. Auguste, qui ne croyoit pas d’avantage à Minerve que

  1. C’est ainsi que St. Grégoire de Naziance reproche mal à propos à Julien d’avoir assisté, au milieu d’un nombre de femmes dont la vertu de plusieurs étoit suspecte, à des sacrifices offerts à Venus sa Minerve. Il ajoute qu’il n’y avoit rien de si indécent & de si ridicule, que de voir un Empereur présenter la coupe à des Courtifanes & la recevoir d’elles à son tour au son des flûtes que Minerve, qui est si justement en exécration, n’entendoit pas.
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