Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/148

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cela. Mais en supposant qu’il n’y eut là que des vues propres à la physique, ne faudrait-il pas mettre la lo­gique des événements fortuits au nombre des parties de la philosophie ? Pour ce qui est de la métaphysique, au lieu de tirer parti de quelques notions ou de quel­ques théories des mathématiques, souvent au con­traire elle est armée contre elles, et, quand peut-être elle aurait pu en emprunter de solides fondements pour y élever ses spéculations, elle ne s’applique qu’à dé­duire des notions du mathématicien de subtiles fictions qui, hors de son champ, ne peuvent avoir que peu de vérité en soi. On peut aisément deviner de quel côté sera l’avantage dans la dispute entre deux sciences dont l’une surpasse tout le reste en certitude et en clarté, et dont l’autre ne s’efforce que depuis peu d’atteindre cette supériorité.

La métaphysique cherche, par exemple, à trouver la nature de l’espace et la raison suprême qui en fait concevoir la possibilité. Rien ne serait plus avantageux à cet effet que de pouvoir emprunter des données po­sitivement démontrées, afin de les faire servir de base à des études ultérieures. La géométrie fournit quel­ques-unes de ces données, qui regardent les propriétés les plus communes de l’espace, par exemple, que l’espace ne résulte pas de parties simples. Mais on n’en tient aucun compte, et l’on s’en rapporte unique­ment à la conscience incertaine de cette notion, en la