Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/164

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déplacer en raison proportionnelle de la force du vent, il faut que les îlots de la mer s’opposent à sa marche. C'est-à-dire, en général, que l’anéantissement de la conséquence d’une raison positive demande toujours aussi une raison positive. Soit une cause quelconque d’un effet b : la conséquence ne peut jamais être 0 qu’autant qu’il existe une cause d’un effet — b, c’est-à-dire une cause de quelque chose de vraiment positif qui soit opposé à la première ; b — b = 0. Si la succession d’une personne renferme un capital de 10,000 francs, toute la succession ne peut se réduire à 6,000 francs qu’à la condition que 10,000 — 4,000 = 6,000, c’est-à-dire qu’autant que 4,000 francs sont prélevés sur ce capital. Ce qui suit servira beaucoup à éclaircir ces lois.

Je termine cette section par les observations suivantes : Je nomme privation (privatio) la négation en tant qu’elle est la conséquence d’une opposition réelle. Mais toute négation qui ne découle pas de cette espèce de répugnance, doit s’appeler ici défaut (defectus, absentia). La dernière n’exige pas de raison positive, elle veut seulement un manque de raison ; mais la première a une véritable raison de la position et une raison pareille opposée. Le repos dans un corps est ou simplement un défaut, c’est-à-dire une négation du mouvement, en tant qu’il n’y a pas de force motrice ; ou une privation, lorsqu’il y a force motrice il est vrai,