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pare des choses dont les unes ne sont rien en elles-mêmes, et dont l’autre est la cause de l’existence de tout.


OBSERVATIONS GÉNÉRALES.


Comme on voit augmenter journellement le nombre des philosophes profonds, ainsi qu’ils s’appellent eux-mêmes, qui pénètrent si avant dans toutes choses, que rien même de ce qu’ils ne peuvent éclaircir ni comprendre ne leur demeure caché, je prévois déjà que la notion de l’opposition réelle que j’ai posée en principe au commencement de cette dissertation, leur paraîtra très-aride, et que la notion des quantités négatives qui a été construite sur ce fondement ne sera pas assez fondamentale. Moi, qui ne cherche pas à dissimuler la faiblesse de mes aperçus, et qui ne comprends ordinairement pas ce que tous les hommes croient comprendre facilement, je me flatte d’avoir droit, par mon impuissance, à l’assistance de ces grands génies, afin que leur haute sagesse puisse remplir le vide que mes lumières imparfaites ont dû laisser dans mes idées.

Je comprends très-bien comment une conséquence est posée par un principe suivant la règle de l’identité, par la raison quel l’analyse des notions l’y trouve contenue. Ainsi la nécessité est une raison de l’immutabilité, la composition une raison de la divisibilité, l’infinité une raison de toute la science ; et je puis aper-