Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/262

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présence, etc., ils contredisent carrément les phéno­mènes eux-mêmes, et l'interprète le plus sur des phéno­mènes, lagéométrie. Car, pour ne pas parler dû cercle vicieux dans lequel ils tombent en déBnissant l'espace, ils font tomber la géométrie du faîte de la certitude an rang d'une de ces sciences dont les principes sont empiriques ; car si toutes les déterminations (affec-tiones) de l'espace ne sont prises que des rapports ex­térieurs par l'expérience, les axiomes de la géomé­trie n'ont plus qu'une universalité comparative, telle qu'elle s'acquiert par induction, c'estrà-dire qui s'é­tend juste aussi loin que l'observation; il n'y a plus d'autre nécessité que celle qui se fonde sur la stabilité dep lois de la nature; plus d'autre précision qoe celle qu'il plaît d'imaginer, et Ton peut espérer, comme dans les choses expérimentales, 'qu'on décou­vrira quelques jours d'autres propriétés primitives à l'espace, peut-être celles d'être bilinéaire, recti-ligne, etc.

E. Quoique la notion d'espace, comme notion de quelque être objectif et réel, ou de quelque détermi­nation réelle encore, fort imaginaire, néanmoins par rapport a tout ce qui est sensible, elle est non-seu­lement tres-vraie, mais aussi le fondement de foute vérité dans la sensibilité externe ;car les choses ne peuvent apparaître aux sens sous aucune espèce, qu'à l'aide de celte vertu de l'âme qui coordonne toutes les