Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/288

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à-dire qu'on peut connaître si quelque chose est ou n'est pas contenu sous une notion intellectuelle cer­taine. De ce nombre est ce principe reçu dans les éco­les : tout ce qui existe d'une manière contingente, ri a pas existé autrefois. Ce principe subreptice pro­vient de la pénurie de l'entendement, qui considère le plus souvent les caractères verbaux delà contingence ou de la nécessité, rarement les caractères réels. On ne saura donc si l'opposé de quelque substance est possible, puisque c'est à peine si on le reconnaît à des caractères pris à priori, ??autant au il sera certain quelle ri a pas existé autrefois. Leschangements at­testent mieux lacontingence que lacontingence n'atteste la mutabililité; de telle sorte que si on n'observait rien de passager et transitoire dans le monde, c'est à peine si l'on aurait la notion de contingence. C'est pour­quoi la proposition directe étant très-vraie : tout ce qui ri a pas été autrefois est contingent, l'inverse ne fait connaître que les conditions sous lesquelles seules il est possible de reconnaître si quelque chose existe nécessairement ou d'une manière contingente. Aussi, lorsqu'elle est énoncée comme loi subjective (ce qu'elle est en effet), elle doit se formuler ainsi : Le sens com­mun ne donne pas des caractères suffisants de la contingence de ce dont la non-existence antérieure ri est pas certaine, Ce qui finit par aboutir tacitement à une condition objective, comme si, sans cet acces-