Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/289

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soire, il n'y avait évidemment pas lieu à la contin­gence; mais cette addition en fait un faux# axiome, un axiome erroné ; car ce monde, existant d'une existence contingente, est permanent (sempiternus), c'est-à-dire simultané en tout temps, de sorte qu'on dirait faussement qu'il a été un temps où il n'a pas existé.

§30.

Certaines autres choses, qui ne communiquent à la notion intellectuelle aucune tache de connaissance sen-sitive, mais où cependant l'intellect esl tellement abusé qu'il les prend pour des arguments tirés de l'objet, quand elles nous sont seulement recommandées par leur convenance avec le libre et vaste usage de l'en­tendement, suivant sa nature individuelle, s'attachent par une grande affinité aux principes subreptices. Aussi, comme les choses qui ont été plus haut énu-mérées, elles sont fondées sur des raisons subjectives, non sur les lois de la connaissance sensitive, mais bien sur celles de la connaissance intellectuelle, c'est-à-dire sur les conditions qui lui permettent d'user fa­cilement et promptement de sa clairvoyance. Qu'il me soit permis de dire en mot, en finissant, de ces prin­cipes, qui, si je ne me trompe, n'ont été exposés dis­tinctement nulle part ailleurs. J'appelle principes de convenance les règles du jugement auxquelles nous