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reviens à mon sujet, après en être resté trop longtemps éloigné.


ADDITION À LA PROPOSITION IX.
Pas de prescience divine à l’égard des actions libres, à moins d’admettre que leur futurition est déterminée par ses raisons.

Les partisans de notre principe ont toujours attaqué avec avantage leurs adversaires par cet argument. Je renvoie cette partie de ma tâche à un autre moment, me bornant à répondre aux objections de Crusius. Il prétend que cette opinion est indigne de Dieu, parce qu’on le ferait, pour ainsi dire, raisonner.

S’il en est, parmi mes partisans, qui pensent ainsi, je me range volontiers à l’avis de mon illustre adversaire ; car j’avoue que l’immensité de l’intelligence divine s’accommode mal des détours du raisonnement. L’intelligence infinie n’a pas besoin d’abstraire les notions universelles, de les combiner ni de les comparer pour en déduire des conséquences. Mais nous affirmons que Dieu ne peut prévoir des choses dont la futurition n’est pas antécédemment déterminée ; et cela non par défaut de moyens, nous reconnaissons qu’il n’en manque pas ; mais parce que la prescience d’une futurition, qui est parfaitement nulle si l’exis-