Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/79

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dez, il avait déterminé les positions. Les deux choses n’en sont véritablement qu’une seule ; le changement imaginé par vous n’existe pas ; or, à mon avis, le néant n’est susceptible d’aucune raison.

La fausseté de cette loi se trouve très-bien établie par l’universalité entière des choses et par la gloire de la sagesse divine. En effet, les corps que nous appelons homogènes : l’eau, le vif-argent, l’or, les sels les plus simples, se ressemblent parfaitement par les caractères internes et homogènes de leurs éléments ; il y a la même ressemblance dans l’identité de l’usage et de la fonction qu’ils doivent remplir. On voit aussi cette ressemblance par l’identité presque absolue des effets qu’ils produisent. Il ne convient pas de présumer qu’il y ait une certaine différence cachée, qui échappe à nos sens, comme si Dieu en avait besoin pour reconnaître les parties de son propre ouvrage ; ce serait là chercher des difficultés où il n’y en a pas.

Il est vrai que Leibniz, l’auteur de ce principe, a toujours remarqué dans la constitution des corps organisés, et même dans la composition d’autres corps, de ceux qui sont le plus composés, une notable diversité, et l’on peut présumer qu’il en est ainsi dans tous les cas semblables ; car, dès que plusieurs choses doivent nécessairement faire partie d’une autre, il n’est pas évident que des déterminations dissemblables puissent toujours en résulter. Aussi trouverait-on difficilement