Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/87

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tence séparée, c’est-à-dire une existence parfaitement intelligible sans toutes les autres. La position pure et simple de l’existence de quoi que ce soit ne prouve donc pas l’existence d’autres substances qui en diffèrent. Mais, comme la relation est une détermination respective, c’est-à-dire qui ne se conçoit pas dans l’être considéré d’une manière absolue, cette relation, pas plus que sa raison déterminante, ne peut être comprise par le moyen de l’existence d’une substance considérée en elle-même. Si donc il n’y avait rien de plus que cette existence, il n’y aurait ni relation ni commerce entre les choses. Mais comme il n’y a pas lieu à un rapport mutuel entre ces substances, quand chacune d’elles possède une existence indépendante des autres ; que d’un autre côté, il n’y a rien dans les choses finies qui soit cause d’autres substances, et que tout néanmoins dans l’univers est enchaîné d’un lien mutuel, il faut bien reconnaître que cette relation résulte d’une cause commune des êtres, c’est-à-dire de Dieu, principe commun de tout ce qui existe. Mais comme il ne suit pas, de ce que Dieu a simplement établi l’existence des choses, qu’il ait aussi établi entre elles des rapports mutuels, à moins que le même schême de l’entendement divin qui donne l’existence n’ait conçu les existences et n’ait établi les rapports des choses dans la mesure où il en a conçu les existences corrélatives, il est bien évident que le commerce universel