Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/88

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de toutes les choses ne peut être dû qu’à la conception de cette idée divine.


ÉCLAIRCISSEMENT.

Je crois avoir montré, le premier, par des raisons de la plus grande évidence, que la coexistence des substances de l’univers ne suffit pas pour établir un lien entre elles, mais qu’il faut encore qu’elles aient une certaine communauté d’origine et une dépendance harmonique qui en soit la conséquence. Pour m’en tenir à l’essence de ma démonstration, je redirai brièvement : S’il existe une substance A, et qu’il existe en outre une substance B, cette dernière peut être considérée comme n’ayant aucune action sur A. Supposez en effet qu’elle détermine quelque chose en A, c’est-à-dire qu’elle contienne la raison de la détermination C; comme C est un certain prédicat relatif, inintelligible si A n’existe pas, ainsi que B, la substance B, en vertu de la raison de C, supposera l’existence de la substance A. Mais, comme en supposant seule l’existence de la substance B, il reste tout à fait incertain si une certaine substance A doit exister ou non, il est impossible de concevoir, d’après la seule existence de B, qu’il soit la raison de quoi que ce soit dans d’autres choses. De là donc aucune relation, aucun commerce absolument. Si donc, outre la substance