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DU LANGAGE


tio), appelée aussi le signaler (das Signalisiren), et dont le degré supérieur prend le nom d’indication (Auszeichnung).

Les formes des choses (intuitions), * prises comme simples moyens de représentation à l’aide de notions, sont des symboles, et la connaissance qui en résulte s’appelle symbolique ou figurée (speciosa). — Des caractères ne sont pas encore des symboles ; car ils peuvent n’être que des signes médiats (indirects), qui ne signifient rien par eux-mêmes, et qui ne conduisent à des intuitions, et par elles à des notions, qu’à l’aide de l’association. La connaissance symbolique doit donc être opposée, non pas à l’intuitive, mais à la discursive. Dans cette dernière, le signe (ckaracter) n’accompagne la notion qu’à titre de gardien (custos), pour la reproduire convenablement. La connaissance symbolique est donc le contraire, non pas de la connaissance intuitive (qui a lieu par intuition sensible), mais de la connaissance intellectuelle (qui a lieu par notions). Des symboles ne sont que de simples moyens de l’entendement pour donner une signification à une notion par l’exposition d’un objet, mais seulement d’une manière indirecte, ou à l’aide d’une analogie avec certaines intuitions auxquelles la notion intellectuelle peut être appliquée.

Celui qui ne peut jamais s’expliquer que symboliquement n’a que peu d’idées intellectuelles encore, et l’admiration si fréquente dont on se prend à la vue de la représentation vive et imagée qui éclate dans les discours des sauvages (quelquefois aussi des hommes