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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/213

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celui-ci, où une dissertation sur la vérité logique est immédiatement suivie d’un mémoire sur la baleine, qui est à son tour suivi d’un poëme) ; mais M. Eberhard prouvera difficilement par le caractère propre d’un Magasin (qui serait alors un réduit) qu’il est bon de faire entrer pêle-mêle dans une seule et même division des matières tout à fait disparates, surtout, comme c’est ici le cas, s’il s’agit de l’opposition de deux systèmes : en fait, il est loin lui-même de penser ainsi.

Cet assemblage soi-disant sans art de propositions, est en réalité très bien ordonné pour s’emparer du lecteur avant d’avoir établi un critérium de la vérité, avant par conséquent qu’il en ait aucun pour les pro­positions qui exigent un examen approfondi, et pour prouver ensuite la bonté du critérium qu’il choisira tardivement, non cependant tel qu’il devait être, en partant de sa propriété intrinsèque, mais à l’aide des propositions mêmes auxquelles il l’éprouve (et non qui en sont éprouvées). C’est un ὕστερον πρότερον, arti­ficiel manifestement destiné à esquiver de la belle manière (comme travail étendu et pénible) la recher­che des éléments de notre connaissance a priori et du principe de sa validité par rapport aux objets avant toute expérience, par conséquent la déduction de leur réalité objective, et à ruiner autant que possible d’un trait de plume la Critique, mais en même temps à faire place à un dogmatisme illimité de la raison pure. On sait en effet que la Critique de l’entendement pur commence par cette recherche, qui a pour but