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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/371

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DEPUIS LEIBNIZ ET WOLF.

Les deux antinomies dynamiques disent moins que ne l’exige l’opposition, par exemple comme deux propositions particulières. Elles peuvent donc être vraies toutes les deux.

Dans les antinomies dynamiques, quelque chose d’hétérogène peut être pris pour condition. — On a là encore quelque chose par quoi le sursensible (Dieu, fin par excellence) peut être connu, parce qu’une loi de la liberté est donnée comme sursensible.

La fin dernière va au sursensible dans le monde (la nature spirituelle de l’âme) et à ce qui est en dehors du monde (Dieu), par conséquent à l’immortalité et à la théologie.


TROISIÈME STADE DE LA MÉTAPHYSIQUE.
Passage pratico-dogmatique au sursensible.


Ayant tout il ne faut pas perdre de vue que, dans ce traité, où l’on s’est conformé au programme de l’Académie, la métaphysique est uniquement envisagée comme une science théorique, ou, suivant une dénoi mination habituelle encore, comme une métaphysique de la nature. Sa marche vers le sursensible ne doit donc pas être entendue comme un acheminement à une science rationnelle, moralement pratique, qu’on peut appeler une métaphysique des mœurs, puisque ce serait confondre des choses d’ordres tout différents (μετάβασιζ είζ άλλο γένοζ), quoique la dernière métaphysique ait aussi pour objet quelque chose de sursensible, la liberté, non quant à ce qu’elle a de naturel, mais