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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/372

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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE


par rapport à ce qui sert en elle de fondement pratique à l’action et à l’omission.

Or l’inconditionné, suivant toutes les investigations du deuxième stade, ne peut absolument pas se trouver dans le monde sensible, quoiqu’il doive nécessairement être admis. Mais il n’y a point de connaissance théorico-dogmatique du sursensible (noumenorum non datur scientia). Un progrès pratico-dogmalique de la métaphysique semble donc contradictoire, et ce troisième stade être impossible.

Mais parmi les notions relatives à la connaissance de la nature, quelle qu’en soit l’espèce, nous en trouvons une d’un caractère particulier : c’est que nous pouvons concevoir par la raison que quelque chose est dans l’objet, mais cela seulement que nous avons mis dans la notion, qui n’est pas à proprement dire une partie constitutive de la connaissance de l’objet, mais cependant un moyen ou fondement de connaissance donné par la raison. Ce moyen sert donc bien à la connaissance spéculative, à la condition seulement qu’elle ne soit pas dogmatique. Telle est la notion d’une finalité de la nature, qui peut être aussi un objet de l’expérience. C’est donc une notion immanente, et non une notion transcendante comme celle de la structure des yeux et des oreilles, mais dont, en ce qui regarde l’expérience, il n’y a pas de connaissance plus étendue que celle qui était reconnue par Epicure, à savoir que la nature ayant fait des yeux et des oreilles nous nous en servons pour voir et pour entendre, mais que ce n’est pas une preuve que la cause même qui les a