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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/390

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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE


comme telle. (La raison en est que c’est une simple notion de modalité, qui ne contient pas le rapport à l’objet comme propriété de la chose, mais uniquement la liaison de sa représentation avec la faculté, de connaître.) Nous ne pouvons donc pas du tout conclure de son existence supposée aux déterminations qui en étendent notre connaissance plus loin que la représentation de son existence nécessaire, et qui puissent par là fonder une espèce de théologie.

La preuve appelée cosmologique par quelques-uns, mais transcendantale en réalité (quoiqu’elle admette l’existence d’un monde), quoiqu’elle puisse être ramenée à l’ontologie, retombe dans le néant, comme la précédente, puisqu’elle ne veut rien conclure de la propriété d’un monde, mais seulement de la supposition de la notion d’un être nécessaire, par conséquent d’une notion rationnelle pure a priori.


Progrès de la Métaphysique vers le sursensible depuis le temps de Leibniz et de Wolf.


Le premier pas du progrès de la métaphysique vers le sursensible qui est le fondement de la nature, comme condition suprême de tout ce qui est conditionné en elle, est donc la base de la théorie. Il conduit à la théologie, c’est-à-dire à la connaissance de Dieu, quoique d’après l’analogie de la notion de Dieu avec celle d’un être intelligent comme principe premier de toutes choses essentiellement distinct du monde. Cette théorie procède de la raison, non pas dans le sens théorico-dogmatique, mais uniquement dans le sens pu-