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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/389

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DEPUIS LEIBNIZ ET WOLF.


de la terre (mais ici il est sur la terre) pour y appuyer son levier, et élever la connaissance jusqu’au sursensible.

Mais si l’on accorde la proposition qu’il existe quelque chose d’absolument nécessaire, quoiqu’il soit certain que nous ne nous faisons aucune notion d’une chose existant à ce titre, et qu’ainsi nous ne puissions point la déterminer comme telle par rapport à sa qualité naturelle (car les prédicats analytiques, c’est-à-dire ceux qui sont identiques à la notion de nécessité, par exemple l’immuabilité, l’éternité, et même la simplicité de la substance, ne sont pas des déterminations, et l’unité d’un tel être ne peut par conséquent pas être démontrée) ; — si, dis-je, l’on se tient mal à propos à la tentative de s’en faire une notion, la notion de ce Dieu métaphysique n’est toujours qu’une notion vide et vaine.

Or il est absolument impossible de donner une notion déterminée d’un être qui soit de telle nature qu’il y ait contradiction si je le fais disparaître par la pensée, encore bien que je le considère comme le tout de la réalité. Car une contradiction n’a lieu dans un jugement qu’autant que j’y retranche un prédicat, tout en maintenant dans la notion du sujet quelque chose qui est identique au prédicat retranché ; ce qui n’arrive jamais si je supprime la chose avec tous ses prédicats, et que je dise, par exemple : Il n’y a pas d’être souverainement réel.

Nous ne pouvons donc nous faire absolument aucune notion d’une chose rigoureusement nécessaire