Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/177

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couler comme des pierres — et, pour la première fois depuis qu’il les connaissait, elles se mirent à nager vite. Kotick suivit, étonné de leur allure ; il n’avait jamais rêvé que Sea Cow existât comme nageur. Elles mirent le cap sur une falaise du rivage, une falaise dont le pied plongeait en eau profonde, et dans laquelle s’ouvrait un trou noir, par vingt brasses de profondeur. Ce fut un long, très long parcours, et Kotick avait grand besoin d’air frais en émergeant du boyau sombre à travers lequel on l’avait conduit.

— Par ma perruque, dit-il, — en débouchant en eau libre, à l’autre extrémité, tout suffoquant et soufflant. — C’est un long plongeon, mais il en vaut la peine.

Les vaches marines s’étaient séparées et paissaient paresseusement sur les bords des plus belles grèves que Kotick eût jamais vues. Il y avait de longues bandes de rochers, polis par l’usure de l’eau, s’étendant sur des lieues, exactement adaptés à l’installation de nurseries phoques ; et il y avait en arrière, et remontant en pente douce, des terrains de jeu, en sable dur ; il y avait des houles pour y danser, de l’herbe drue pour s’y rouler, des dunes à escalader et à dégringoler ; et, par-dessus tout,