Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/183

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— Nous viendrons, dirent des milliers de voix lasses. Nous suivrons Kotick, le Phoque Blanc.

Alors, Kotick enfonça sa tête entre ses épaules, et ferma les yeux, orgueilleusement. Ce n’était plus un phoque blanc, en ce moment, mais il était rouge de la tête à la queue. Malgré cela, il eût dédaigné de regarder ou de toucher une seule de ses blessures.

Une semaine plus tard, lui et son armée (environ un millier de holluschickie et de vieux phoques pour le moment) partirent vers le nord, vers le tunnel des Vaches-Marines. Kotick les guidait. Et les phoques qui demeurèrent à Novastoshnah les traitèrent de fous. Mais, le printemps suivant, quand ils se trouvèrent tous parmi les bancs de pêche du Pacifique, les phoques de Kotick firent de tels récits des grèves d’au-delà le tunnel de Sea Cow, que des phoques de plus en plus nombreux quittèrent Novastoshnah. Sans doute, cela ne se fit pas tout de suite, car les phoques ne sont pas gens fort malins, et il leur faut du temps pour peser le pour et le contre des choses ; mais, d’année en année, un plus grand nombre d’entre eux s’en allaient de Novastoshnah, de Lukannon et des autres nurseries, vers les calmes grèves abritées où Kotick trône tout l’été,