Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/103

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Les Gouvernements, les Classes Supérieures, le Peuple, la Société, l’Art et la Littérature, ce sont les autres enfants, assis sur les marches du perron. C’est lui, le journaliste, qui les instruit, qui élève leur âme.

Mais je m’égare. J’ai rappelé tout cela pour expliquer l’aversion profonde qui m’empêche maintenant de fournir des informations pratiques. Donc revenons à notre point de départ.

Quelqu’un signant « Ballonist » nous avait écrit pour se renseigner sur la fabrication du gaz hydrogène. Ce n’était pas difficile à fabriquer, autant que je pus en juger d’après ce que j’en avais lu au British Museum ; je prévins cependant le susnommé « Ballonist » de prendre toutes sortes de précautions contre un accident possible. Qu’aurais-je pu faire de plus ? Dix jours plus tard nous reçûmes au bureau la visité d’une dame au teint coloré qui tenait par la main ce qui selon son explication était son fils, âgé de douze ans. La physionomie de ce garçon était inintéressante à un degré positivement remarquable. Sa mère le fit avancer et lui enleva son chapeau. Je pus alors saisir le pourquoi du geste. Il n’avait pas trace de sourcils et rien ne subsistait de ses cheveux, sauf une ombre grisâtre, poussiéreuse, faisant ressembler sa tête à un œuf dur dépouillé de sa coquille et saupoudré de poivre noir.

— Il y a huit jours, c’était un beau petit garçon dont les cheveux bouclaient naturellement, expli-