Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/186

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gare de départ un billet pour celle de votre destination. On croirait que cela suffit pour s’y rendre, il n’en est rien. Quand votre train entre en gare, vous essayez d’y accéder, mais l’employé vous renvoie avec emphase. Où sont les preuves de votre droit ? Vous lui présentez votre billet. Il vous explique qu’en soi ce billet n’a aucune efficacité ; ce n’est qu’un mince préliminaire. Il vous faut retourner au guichet prendre un supplément de train express, appelé « Schnellzugbillet ». Muni de celui-ci, vous revenez à la charge et croyez en avoir fini. On vous permet de monter dans le train, c’est parfait. Mais il vous est interdit de vous asseoir, comme de rester debout, comme de circuler. Il vous faut prendre un autre billet, nommé « Platzticket », qui vous rend titulaire d’une place pour un parcours déterminé.

Je me suis souvent demandé ce que ferait celui qui s’obstinerait à ne prendre qu’un seul ticket. Aurait-il le droit de courir sur la voie, derrière le train ? Ou pourrait-il se coller une étiquette comme sur un colis et monter dans le fourgon ? Et encore, que ferait-on de celui qui, muni d’un « Schnellzugticket » refuserait avec fermeté — ou n’aurait pas les moyens — de prendre un « Platzticket » : lui permettrait-on de s’étendre dans le filet à bagages ou de s’accrocher à la portière ?

Mais revenons à George. Il avait juste de quoi prendre un billet de troisième classe pour Baden