Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/228

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d’un bon œil ce programme. Elle ne fit pas d’objection. Elle-même ne serait peut-être pas dans les parages à cette heure-là. C’était le jour où elle devait se rendre au marché, distant de dix milles. Elle ne rentrait pas avant sept heures ; mais il était fort possible que son mari ou l’un de ses fils passât à la maison prendre un deuxième repas à ce moment. En tous cas on enverrait quelqu’un nous réveiller et préparer notre premier déjeuner.

On n’eût pas à nous réveiller. Nous nous levâmes de nous-mêmes à quatre heures. Nous nous levâmes à quatre heures pour échapper au fracas qui faisait éclater nos têtes. Je suis incapable de dire à quelle heure les paysans de la forêt Noire se lèvent en été ; ils nous parurent se lever toute la nuit. Et la première chose que fait l’indigène quand il sort du lit est de chausser une paire de sabots et de faire une promenade hygiénique à travers sa maison. Il ne se sent pas complètement levé avant d’avoir monté et descendu trois fois les étages. Une fois bien réveillé, il monte aux écuries et y réveille son cheval. (Les maisons de la forêt Noire étant généralement bâties sur une pente raide, le rez-de-chaussée se trouve à la partie supérieure et le grenier à la partie inférieure.) Le cheval, semble-t-il, doit aussi faire sa promenade hygiénique par la maison. Ensuite l’homme descend à la cuisine et commence à casser du bois : quand il en a cassé suffisamment, il se sent satisfait de lui-même et se met à chanter. Considérant toutes ces choses,