Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/36

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votre fourneau ? demandai-je. (Je commençais à m’intéresser à la chose.)

— Je ne sais pas exactement. Je suppose que j’en aurai encore pour une vingtaine de livres. Nous nous mîmes ensuite à parler du piano… Avez-vous pu jamais remarquer qu’il existât une différence entre deux pianos ?

— Certainement. Ils ont des sons plus forts les uns que les autres, mais on finit par s’y habituer.

— Le soprano de mon piano est en mauvais état. Mais, au fait, qu’est-ce que le soprano d’un piano ?

— Ce sont, expliquai-je, les tons aigus de l’instrument, la partie du clavier qui piaille comme si on lui marchait sur la queue. Les beaux morceaux finissent toujours par une fioriture sur ces notes-là.

— Elles pèchent quant à l’harmonie, celles de notre vieux piano. Il faudra que je le mette à la nursery et que j’en achète un neuf pour le salon.

— Et quoi encore ? m’enquis-je.

— Rien. Elle m’a semblé incapable de découvrir autre chose pour le moment

— Vous verrez quand vous rentrerez qu’elle aura trouvé autre chose.

— Que sera-ce ?

— Une villa à Folkestone pour la saison.

— Pourquoi cette villa à Folkestone ?

— Pour y vivre cet été.

— Elle est invitée par sa famille à passer les