Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/86

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pénétrant qui ne manquait jamais de troubler mon oncle. Énervé, il embrassait certains enfants deux fois, en négligeait d’autres, puis, ne sachant plus qui avait été embrassé et qui ne l’avait pas été, il se croyait obligé de recommencer l’opération. Il disait qu’ils se donnaient le mot pour l’embrouiller et je n’oserais affirmer que ce fût entièrement faux. Pour comble d’ennui, il y en avait toujours un qui avait la figure barbouillée de confitures et c’était naturellement cet enfant qui se montrait toujours le plus tendre.

Quand d’aventure les choses allaient trop bien, l’aîné déclarait que toutes les pendules de la maison retardaient de cinq minutes, ce qui, la veille, l’avait mis en retard pour la classe.

Mon oncle gagnait en courant la porte du jardin, où il s’avisait qu’il n’avait emporté ni son sac ni son parapluie. Tous les enfants que ma tante n’arrivait pas à retenir galopaient après lui : deux d’entre eux luttant pour le parapluie, les autres se disputant le sac. Et c’est à leur retour seulement qu’on découvrait sur la table de l’antichambre l’objet le plus indispensable qu’il avait oublié et l’on se perdait en conjectures sur ce qu’il allait dire en rentrant.


Nous arrivâmes à Waterloo un peu après neuf heures et commençâmes immédiatement les expériences qu’avait projetées George. Nous ouvrîmes le bouquin au chapitre intitulé « À la Station des