Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/91

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boutique, debout entre ses piles de bottines, nous décochait quelques remerciements. Je ne pus comprendre ce qu’il disait, mais les passants parurent s’y intéresser.


George voulait s’arrêter chez un autre cordonnier et recommencer l’expérience ; il dit avoir vraiment besoin d’une paire de pantoufles. Mais nous le décidâmes à différer leur acquisition jusqu’à notre arrivée dans une ville étrangère où les commerçants sont probablement plus habitués à cette sorte de langage ou ont un caractère plus aimable. Il fut cependant intraitable au sujet du chapeau. Il prétendait ne pas pouvoir s’en passer pour le voyage ; nous nous arrêtâmes donc devant une petite boutique à Blackfriars Road. Le patron était un petit homme d’apparence gaie aux yeux rieurs, ce qui était plutôt pour nous encourager que pour nous retenir.

Quand George, selon le texte du livre, lui demanda : « Avez-vous des chapeaux ? » il ne se fâcha point ; il s’arrêta et se gratta le menton d’un air pensif.

— Des chapeaux, dit-il. Voyons ; oui, — et là un sourire joyeux éclaira sa physionomie aimable, — oui, en y réfléchissant bien, je crois que j’ai un chapeau. Mais dites donc, pourquoi me demandez-vous cela ?

George expliqua qu’il avait envie d’acheter une casquette, une casquette de voyage, mais à la con-