Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/108

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tion de ses deux enfans, et de recevoir avec une tendresse toute maternelle le troisième dont le ciel lui faisait présent. Elle fit des préparatifs pour faire restaurer, dès que ses couches auraient eu lieu, sa campagne, qui, négligée depuis long-temps, se ressentait de l’absence des maîtres. Souvent assise dans le pavillon du jardin, occupée à broder quelque petit bonnet pour son futur nourrisson, elle se plaisait à distribuer ses appartemens selon son goût : dans telle chambre elle plaçait sa bibliothèque, dans telle autre, son chevalet et ses tableaux. L’époque à laquelle le comte Fitorowski devait revenir de Naples n’était pas encore passée, qu’elle était tout-à-fait décidée à vivre toujours dans la solitude la plus complète. Le portier reçut l’ordre de ne recevoir aucun homme dans la maison. Une