Page:Kleist - Kotzebue - Lessing - Trois comedies allemandes.djvu/78

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que ce n’est pas vrai, père ! Si la tante Brigitte certifie cela, pendez-moi ! Et elle avec, par les jambes !

Veit.

Si elle le certifie, prends garde à toi ! Quelle que soit la façon dont vous vous comportez devant la justice, la belle demoiselle et toi, vous vous entendez comme larrons en foire, et il y a là-dessous un secret honteux qu’elle connaît et dont elle ne dit rien par ménagement pour toi.

Ruprecht.

Un secret ? Et lequel ?

Veit.

Pourquoi as-tu emballé ? Pourquoi as-tu emballé hier au soir.

Ruprecht.

Mes affaires ?

Veit.

Oui, des habits, des pantalons, et du linge. Un baluchon, tout juste comme les voyageurs en portent sur le dos.

Ruprecht.

Mais parce que je dois aller à Utrecht ! Parce que je dois aller au régiment ! Tonnerre de Dieu, croyez-vous que je…

Veit.

À Utrecht ! oui à Utrecht. Tu as bien hâte d’arriver à Utrecht ! Avant-hier tu ne savais pas encore si tu partirais le cinq ou le six.

Walter.

Pouvez-vous dire quelque chose sur l’affaire, vous, le père ?

Veit.

Je ne puis encore rien affirmer, très honoré monsieur. J’étais à la maison lorsque la cruche fut cassée, et je n’avais, à vrai dire et toutes choses considérées, nul