Page:Kleist - Kotzebue - Lessing - Trois comedies allemandes.djvu/79

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soupçon d’un projet qui rendrait mon fils suspect. Je suis venu ici convaincu de son innocence, et décidé, une fois le différend réglé, à rompre le mariage projeté et à réclamer la chaînette d’argent et la médaille qu’il avait offertes à la jeune fille l’automne dernier, quand ils se sont fiancés. Si maintenant il arrive devant mes cheveux blancs une histoire de fuite et de trahison, c’est aussi nouveau pour moi que pour vous, messieurs ; mais si c’est vrai, que le diable lui rompe le cou !

Walter.

Faites venir dame Brigitte, monsieur le juge.

Adam.

Cette affaire ne va-t-elle pas trop fatiguer Votre Grâce ? Elle se traîne en longueur. Votre Grâce a encore à s’occuper de mes caisses et du greffe. Quelle heure est-il ?

Lumière.

La demie vient de sonner.

Adam.

La demie d’onze heures ?

Lumière.

Pardon, de midi.

Walter.

C’est égal.

Adam.

Je crois qu’il est l’heure, à moins que votre montre soit dérangée. (Il regarde sa montre). Je ne suis pas un honnête homme si… Qu’ordonnez-vous ?

Walter.

Je suis d’avis…

Adam.

De s’arrêter ? bon !

Walter.

Pardon ! de continuer !