Page:Krysinska - Intermèdes, 1903.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Monsieur André Béaunier (Revue Bleue, 19 novembre 1901). (Dix mois après) accepte ce point de vue.

« La prosodie classique, dit-il, avait fixé une scansion du vers, extrêmement bizarre, et qui transformait la prononciation habituelle aux gens de l’Île de France, en une sorte de parler Marseillais tout à fait saugrenu. Paul Fort — déclare M.  Béaunier — veut que le vers suive les élisions naturelles du langage — c’est-à-dire qu’il ne compte pas les syllabes muettes dans la mesure de son vers, même quand elles se terminent par des consonnes. »

Pourquoi est-ce M.  Paul Fort ?

Ouvrons ici une parenthèse : la particularité de la nouvelle école, c’est d’être composée exclusivement de chefs qui, à des dates variées, ont tous découvert, le premier, la même nouveauté.

Dans les dénombrements qu’ils ont faits de leur phalange, au cours de multiples manifestes, dont un de M.  Moréas a eu les honneurs du Figaro en 1891, ils ont maintes fois prononcé le mot de groupe initial, et jamais notre nom n’y a été associé.

Une initiative émanant d’une femme — avait sans doute décrété le groupe — peut être considérée comme ne venant de nulle part, et tombée de droit dans le domaine public.


VII


En 83, date de la naissance de la formule libre, le besoin d’une réaction semblait vraiment se faire sentir.

Autour des maîtres parnassiens, quel fatras !