Page:Krysinska - Intermèdes, 1903.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’incohérences prétentieuses des médiocrités et même des farceurs ; aussi des naïfs qui n’ont vu dans cette tentative de réforme qu’une autorisation pour eux à écrire n’importe quoi, n’importe comment.

Pour faire accepter l’obscurité, qu’on leur reproche, ils n’ont aucune excuse à faire valoir, aucune gêne spéciale à invoquer comme en auraient presque le droit les ligotés des prosodies rigoureuses, les suiveurs des maîtres parnassiens, contraints par les exigences conventionnelles. Obscurs et embroussaillés, ils sont, ainsi, particulièrement impardonnables, puisque, plus à l’aise dans les cadres prosodiques, ils peuvent user vis-à-vis d’eux d’une grande sévérité au point de vue concision, choix des termes, intégralité du langage — et les critiques ont raison contre eux.

Mais pourquoi, précisément, prendre à partie ces fâcheux et nébuleux spécimens comme représentant l’initiative réformatrice qui ne vient pas d’eux.

Comme si, d’ailleurs, il s’agissait de classement en art par école et non par individualités dignes de quelque attention.

« Il faut souffrir quelque obscurité chez les symbolistes ou ne jamais ouvrir leurs livres », écrivait M.  Anatole France résigné et ironique. Les livres de qui, s’il vous plaît ?

Pour ce qui regarde le Symbolisme — haute nouveauté littéraire — nous aurions juré — avant sa révélation par M.  Kahn — que l’auteur du Cantique des Cantiques était déjà Symboliste, de même que tous ses collègues de la Bible ; peut-être aussi Homère et, plus récemment : Gautier, Baudelaire, Hugo, Heine et en général tous les grands poètes.

Quant à la réaction contre le naturalisme versifié de 1881-82, etc., c’était là l’objectif de nos premiers écrits : Symphonie des Parfums (Chronique Parisienne, 1881), Les Bijoux faux (Chat noir) (cité en 1882 dans l’Événement, par