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M.  Georges Duval) et notre désir de franchises prosodiques nouvelles était fondé sur des considérations de littérateur qui regimbe contre l’obligation de sacrifier l’essentiel à l’accessoire, la pensée et l’expressif à une convention étroite. Car la formule parnassienne n’est point la Forme unique et exclusive.

Notre préoccupation était donc une préoccupation de styliste qui veut l’absolu du verbe en poésie, autant qu’en prose, qui se méfie de l’approximatif, connaît le danger des superfluités, inconvénients auxquels les métriques inexorables entraînent leurs fervents.

Des maîtres du XVIIe siècle, des grands romantiques, et de quelques merveilleux parnassiens — chaque maître novateur en son genre — nous admirons passionnément les œuvres ; mais doivent-ils être recommencés par les générations qui se succèdent et l’évolution est-elle close avec M.  Sully Prudhomme ?

La querelle technique en matière de poésie est permanente. Voici comment encore, sous le règne de Louis XVI, le poète Parny se consolait en raillant et en rimant de la critique des parnassiens de son temps.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

le poète

Il est vrai, mais la mode a changé de nos jours,
On pense rarement et l’on rime toujours.

la muse

Soit, je veux désormais dans mes vers bien limés
Que les Ris et les Jeux soient fortement rimés.
Je veux, en fredonnant la moindre chansonnette,
Au bout de chaque ligne attacher ma sonnette,
Mais ne vous plaignez point si quelquefois le sens
Oublié pour la rime…

le poète

Oubliez, j’y consens.