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libre, le ci-devant vers amorphe, le monstrum horrendum informe ingens de Mme  Krysinska et de M.  Gustave Kahn aura bientôt ses entrées sous la coupole. »

L’analyse des assouplissements progressifs à laquelle M.  Le Goffic se livre en cet article ne devrait point le conduire au décret suivant : « Cette fois l’évolution est complète » (après avoir cité un alexandrin de M.  Moréas).

Pour que l’inépuisable champ des Possibilités en Art s’éclaire d’une éblouissante lumière, il suffit qu’un artiste original paraisse, qu’une œuvre imprévue et belle, soit.

« Le vers brisé — écrivait Victor Hugo à Wilhelm Temint — est un peu plus difficile que l’autre vers ; vous démontrez qu’il y a une foule de règles dans cette prétendue violation de la règle. Ce sont les mystères de l'Art. »

Voilà comment un grand poète se moque visiblement des théoriciens et des arpenteurs littéraires, se fie au seul génie pour rendre toute nouveauté légitime.


X


Au demeurant — admet enfin M.  Sully Prudhomme dans son Testament Poétique — la révolte des novateurs aura servi à faire discerner ce qui, dans les règles, n’est qu’habituel et, partant, sujet à réforme.

Ceci revient à dire que toutes les fois qu’un artiste de talent nous mettra sous les yeux un exemple heureux de réforme, nous devrons reconnaître l’opportunité de cette réforme dans le cas échéant.

Pourtant, M.  Sully Prudhomme déplore lui-même la