Page:Krysinska - Intermèdes, 1903.djvu/35

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ce poème, Le Hibou, fut le seul, en vers libres, que la Vie moderne eût jamais inséré. C’est ainsi que l’on peut rétablir notre signature sous la désignation de une personne qui me connaissait bien, par quoi M.  Kahn laisse entendre que son invention, alors strictement inédite, était parvenue à notre connaissance par quelque moyen occulte, sans doute, ou cambrioleur.

Si, pourtant, j’eusse été ce premier disciple, au lieu de la toute spontanée et impulsive musicienne qui essayait de se transposer en poésie, sans nulle ambition de fonder une école ; comment M.  Kahn explique-t-il le fait de m’avoir systématiquement rejetée du sein de son entreprise, de ses listes, catalogues et nomenclatures d’adeptes et de sa revue propagandiste pour laquelle je lui ai envoyé maints poèmes, dont il n’inséra pas un seul.

Il n’y a de sortable, pour l’ex-directeur de La Vogue, en l’occurrence, que cette seule déclaration mes poèmes en vers libres étaient encore plus mauvais que les pires de ceux qu’il publia, et risquaient de compromettre le symbolisme en étant clairs.

« Il était — dit textuellement M.  Kahn en parlant de ce premier poème en vers libres — il était signé d’une personne qui me connaissait bien et voulait bien (sic), moi absent, se conformer à mon esthétique, je faisais école. »

Heureux climat africain et heureux âge où l’on peut faire école avant d’avoir fait imprimer une seule ligne révélatrice de son esthétique !

« Le vers libre, à son origine — apprécie M.  Le Goffic — n’est que le plus informe des magmas — cela ne peut guère passer pour une flatterie, mais — ajoute-t-il — je crois avoir montré qu’à la façon dont il se civilise de jour en jour et prend des façons de bonne compagnie, le vers