Page:Léon Palustre - L’Architecture de la Renaissance.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
150
L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

allé au dehors se mettre à la disposition d’un autre sculpteur.

Personnellement, Louis XII ne semble pas avoir été très désireux d’imprimer à l’architecture une meilleure direction. La partie du château de Blois élevée sous son règne laisse à peine soupçonner par quelques détails la transformation en train de s’opérer. Mais autour de lui, et même dans sa famille, on se montre beaucoup plus avancé. C’est certainement la reine Anne qui a commandé les deux tombeaux mentionnés tout à l’heure. Quant à Georges d’Amboise, le célèbre ministre, on sait quelle merveille il éleva, dans la vallée de la Seine, à Gaillon, de 1497 à 1509. Enfin, l’ancien hôtel de ville d’Orléans, terminé en 1498, est déjà un heureux mélange de la Renaissance et du moyen âge. L’architecte Charles Viart y fait clairement pressentir les admirables qualités qu’il développera plus tard à l’hôtel de ville de Beaugency et dans l’aile dite de François Ier, au château de Blois.

On le voit, dès la fin du xve siècle, l’évolution commencée sous Louis XI est bien près d’être accomplie. On pressent le moment où toute résistance va disparaître, et les vieux maîtres eux-mêmes se rallient d’autant plus volontiers au nouveau programme qu’en définitive il ne s’agit pas pour eux de sacrifier complètement leur passé. Le fond, dans la plupart des cas, demeure identique et les efforts principaux se portent vers l’enveloppe, sur ce qui doit donner au monument une physionomie plus jeune et plus régulière. Aussi, suivant nous, la Renaissance française doit-elle être définie, non la réapparition sans changements, mais l’adaptation rai-