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LIVRE II.

séparé du public. Mais les petites paroisses aussi bien que les cathédrales réclamaient au contraire un jubé, et cet accessoire, jugé indispensable, pouvait facilement exciter la générosité d’un riche donateur. Pour diminuer la dépense, du reste, lorsque, comme en Bretagne, on n’avait autour de soi qu’une pierre rebelle à la sculpture, le bois était généralement employé. Quel que soit l’intérêt de ce dernier genre de monuments, nous n’en parlerons pas, car il échappe à notre appréciation.

Le beau jubé de Saint-Germain-l’Auxerrois, à Paris, dû à la collaboration de Pierre Lescot et de Jean Goujon (1541-1544), n’existe plus ; il en est de même de celui auquel avaient travaillé, à Saint-Père de Chartres (1540-1543), Jehan Benardeau et François Marchand ; de celui élevé, par ordre du cardinal de Givry, à la cathédrale de Langres (1550-1555) ; de celui qui, à Saint-Étienne de Troyes, avait contribué si puissamment à la réputation de Dominique Florentin. Les seuls jubés un peu anciens qui aient échappé à la destruction se voient à Quimperlé et à Limoges. Quant à celui de Saint-Étienne-du-Mont, à Paris, œuvre de Pierre Biard, et à celui de Saint-Florentin (Yonne) que des documents mettent au compte de Jean Boullon, ils ne datent l’un et l’autre que du règne de Henri IV.

Le jubé de Limoges, qui malgré ses grandes dimensions fut terminé en deux années (1533-1535), est une œuvre des plus remarquables. On ne sait qu’admirer davantage, ou l’élégante pondération de toutes les parties, ou la fine exécution des détails. Si, au lieu d’être comme aujourd’hui plaqué à contre-jour, au revers du