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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

cultivé des Florentins, le culte enthousiaste qu’ils avaient voué au beau sous toutes ses formes faisaient de leur société un milieu particulièrement favorable à l’éclosion de Mécènes éclairés et d’esprits supérieurs. Les Mécènes, ce furent les Médicis, qui devaient finir si mal, mais qui commencèrent si bien ! Il leur suffit de seconder les nobles tendances de leurs compatriotes pour obtenir bientôt la direction incontestée de l’art en même temps que celle des affaires publiques. Cosme l’Ancien (1429-1464) fit élever par divers architectes, et décorer par divers peintres et sculpteurs, un grand nombre de monuments ; il commanda à Brunellesco un palais auquel celui-ci donna de telles proportions et une telle richesse, que l’exécution n’en fut pas entreprise, dans la crainte d’éveiller la susceptibilité des Florentins. Cosme put du moins réunir d’importantes collections d’antiques qui devinrent peu à peu sous ses successeurs le noyau du célèbre musée des Uffizzi. Son petit-fils Laurent (1469-1492), non seulement a mérité de l’histoire le surnom de Magnifique, mais fut à presque tous égards un homme accompli. Caractère chevaleresque, habile politique, orateur gracieux et éloquent, docte avec les savants, plein de pénétration et de goût avec les artistes, il a résumé les plus heureuses qualités de son peuple et de sa famille. Après lui, la splendeur de Florence eût pu difficilement se maintenir au niveau où il l’avait portée ; d’ailleurs il n’y avait plus guère à construire, et ce fut à Rome qu’au xvie siècle ses architectes, ses peintres et ses sculpteurs durent aller chercher des travaux dignes d’eux.

Certaines villes, témoins du mouvement merveilleux