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LIVRE PREMIER.

dont Florence était le théâtre, voulurent y prendre part ; mais leurs efforts en ce genre produisirent des résultats très inégaux. Le trop grand nombre de monuments élevés au xiiie et au xive siècle, des traditions trop fortes, des ressources trop restreintes et une tranquillité publique trop précaire ne permettaient pas ici une trop grande initiative, tandis que là, devant un terrain libre, sous la protection d’un gouvernement prêt à seconder tous les efforts, on pouvait se livrer aux entreprises les plus hardies. Nous allons rapidement passer en revue non seulement les plus prospères parmi les villes auxquelles il vient d’être fait allusion, mais encore celles qui, en dépit de leur faible étendue et du petit nombre de leurs habitants, n’en ont pas moins tenu une place considérable dans le mouvement artistique.

Au xve siècle, Pise, qui a perdu la Corse et la Sardaigne, qu’une mauvaise administration et les dissensions intestines ont ruinée, est à vrai dire une ville morte que Florence convoite et réussit un instant à s’annexer. On n’y peut donc songer aux vastes desseins. Orviéto est sous l’influence gothique, Sienne se ressent du passage des premiers novateurs du xiiie et du xive siècle ; sa cathédrale est terminée et son plus grand sculpteur, Jacopo della Quercia († 1438), est allé chercher ailleurs des travaux. On ne peut guère citer parmi les constructions de ce temps que le palais Piccolomini (primitivement Chigi), œuvre de troisième ou de quatrième ordre, gauchement conçue par Rossellino dans la manière d’Alberti.

À Bologne, l’esprit local, lorsqu’il sortait de son in-